Qui veut gagner des kilos ?

Dans une autre partie de ma vie…passé lointain…du siècle passé …j’étais à me soucier de mes kilos en trop, de ma cellulite et de mes rondeurs. Vivre aux Etats-Unis m’a guérie, là-bas j’étais dans les petits gabaris, comme quoi, question poids, tout est relatif.

En rencontrant l’amour dans la baie des Anges je me suis mise à cuisiner. L’olive est devenue mon huile sacrée, les légumes la lumière de ma vie en vert, le vin une source de culture et de belles rencontres.  La table généreuse est la meilleure matrice de la santé et du plaisir partagé. Au bord de la Méditerranée, sans m’en rendre compte même, j’ai fondu et atteint mon parfait équilibre, de forme et de formes.

Je suis devenue journaliste sur la cuisine et le vin, heureuse comme un poisson dans l’eau- ou une vache dans une prairie- j’étais gourmande d’apprendre, d’écouter, d’engranger pour raconter les gestes, les valeurs, les créations de ces gens qui nourrissent le corps et l’âme des années de bonheur, de rencontres, d’amitiés, de projets…

Puis le Covid est arrivé comme un tsunami. Je craignais plus que tout de prendre goût et odorat, j’ai perdu du poids après …jusqu’ à devenir plus fluette qu’une ado anorexique. Nul ne sait si le Covid y est pour quelque chose mais je suis passée de gastronomique à anémique. Adieu les tables étoilées, maintenant j’évalue les suppléments protéinés. J’échange les assiettes de chefs pour les plateaux repas du CHU, une poche de sang devient plus désirable que les produits les plus recherchés et les grands crus…La dénutrition touche, en France, des malades et des personnes âgées, mais aussi des personnes plus jeunes fragilisées par des maladies, des troubles ou des handicaps.

J’ai « fait l’expérience » des solutions hyper protéinées – hyper énergétiques – sur ordonnance. C’est une terra incognito des chefs et de la gastronomie, une belle terre à explorer avec une population française vieillissante et malade…Pourtant ce n’est pas la fête, le « open bar » calorique est un paradis artificiel, triste à couper l’appétit et peu transparent sur ses ingrédients.

En vente libre, les produits « HIPRO » (hyper protéinés) envahissent les rayons et enthousiasment les sportifs. Le secret, c’est le riche en « whey », une protéine en poudre issu du lait de vache – en gros du petit lait- provenant de lait d’origine non spécifiée dans les produits transformés….

Alors.. comment gagner des muscles et des -bons- kilos ?

J’ai lancé un concours auprès des amis qui ont répondu à mon « qui veut gagner des kilos » (kouign amann breton, tartiflette, bacalahau à Brás, Montblanc, cassoulet et camembert, régime de sumo ou de rugbymen (3 repas + 2 collations par jour, des protéines variées sans overdose de viande rouge)…Des calories oui, mais pas n’importe quoi n’importe comment, j’ai préféré faire à ma façon..

Il faut des protéines, on en trouve dans viande et poisson, mais aussi abats, coquillages et crustacés, volaille et œufs, fromage et produits laitiers, et ne pas oublier le végétal : soja (tofu), céréales, oléagineux et légumineuses (plus efficaces associés).

Quand on peut cuisiner à la maison – c’est mon cas – j’ai cherché tout ce pouvait être le plus énergétique possible !

J’ai écouté les conseils de ma diététicienne amie favorite :  enrichir l’alimentation en ajoutant de la poudre de lait entier, du beurre, de la crème fraîche, du fromage râpé des œufs..

J’ai été voir mon kiné, pour regagner du muscle…marcher et bouger plus ..

Chaque signal rouge de la balance est une bonne nouvelle..Je sais que ce n’est pas comme ça pour tout le monde… hélas on ne peut pas transfuser les kilos d’une personne à l’autre !