Instructions au cuisinier zen
«Quand vous faites la cuisine, ne regardez pas les choses ordinaires d’un regard ordinaire, avec des sentiments et des pensées ordinaires. Avec cette feuille de légume que vous tournez entre vos doigts construisez une splendide demeure de bouddha et faites que cet infime grain de poussière proclame sa Loi..»
La cuisine comme porte d’entrée à la spiritualité est forcement une idée d’Orient ; japonaise et zen, précisement.
Les «Instructions au cuisinier zen» ont été rédigées en 1237 par le «moine Dôgen», considéré aujourd’hui comme un des penseurs les plus originaux et les plus profonds que le Japon ait produit.
Comment un ouvrage aussi lointain dans le temps, l’espace et la culture peut s’avérer si juste aujourd’hui ?
Ce qui est dit là de la cuisine et de la nourriture déjoue la relativité de l’espace temps, pour répondre exactement à mes préoccupations et mes valeurs actuelles. Les liens que Dôgen tisse entre la cuisine au quotidien et la paix intérieure me touche intimement, moi qui m’arrive jamais à finir un livre de spiritualité.
Cet ouvrage n’est qu’un parmi les 95 qui composent le «shôbôgenzô», un enseignement beaucoup plus vaste de la voix du zen « .
Même si mon chemin vers le nirvana ne dépasse jamais la porte de la cuisine, je me sens heureuse, grace à ces instructions, de ressentir en ces moments «un grain de zen».
Que vous cuisiniez pour des moines bouddhistes, ou plus probablement pour votre famille, ce livre éclaire cette tâche quotidienne d’une dimension de pleinitude.
C’est pourquoi il vaut pour moi 1000 livres de cuisine !
«L’essentiel dans l’art de cuisiner est d’avoir une attitude d’esprit profondement sincère et respectueuse envers les produits et de les traiter sans juger de leur apparence, fût-elle frustre ou raffinée».