raw food en v.oc
Cook It Raw. Cuisinez-le cru. Cuisinez-le brut. Le plus tendance des mouvements culinaires du mouvement «raw food», n’est-il pas un avatar chic d’une pratique datant de de la plus ancestrale relation de l’homme à la nourriture, avant la culture et l’élevage, la cueillette, quelque part autour de la découverte du feu ? Alors forcement, nos ancêtres à Tautavel, qui commencèrent à cuire leur nourriture, avaient certainement moins de préoccupations créatives que les chefs réunis en 2009, à Copenhague, qui ont redécouvert avec émerveillement les cueillettes et questionnés la cuisson.
En LanguedOC, quand nous retournons au printemps par les champs et les vignes, cueillir des asperges sauvages, chercher des salades sauvages, faire un bouquet de romarin en fleur ou ramasser patiemment des escargots, ne faisons nous pas du «raw food» sans le savoir ? Pas plus que les chefs, nous pratiquons la cueillette pour nous nourrir, et certainement moins qu’eux, nous cherchons de nouvelles saveurs. Mais comme eux, ne cherchons nous pas à retrouver le fil ténu d’un goût sauvage mythifié au fil des générations urbanisées ? Retrouver l’antique savoir ce de qu’il faut cueillir et de ce qu’il ne faut pas toucher, mais aussi la sagesse de ne prélever qu’un fragment de ressources pour laisser continuer la chaine, consommer à sa mesure sans thésauriser ou mercantiliser, savourer chaque bouchée d’une cueillette souvent patiemment méritée, n’est pas la quintessence de la «nourriture brute», raw food, en V. O.
Mais ne privons pas les aventuriers du goût de s’essayer à l’aventure gustative au bout du chemin ! Mon expérience récente, bien accompagné per le rocher des fées à Vendémain, dans une balade-cueillette, fut de goûter au cinyps de l’églantier, un minuscule larve d’hyménoptère cachée dans un cocon de filaments sur un bourgeon d’églantier…peut être le futur caviar des champs ?