Carnet de voyage gourmandL'Edito d'Anne-Sophie

Exposition food au MUCEM à Marseille

Quelles bonnes raisons d’aller à Marseille ? Le magnifique MUCEM consacre une exposition au thème “FOOD”, produire manger, consommer, du 29 octobre 2014 au 23 février 2015

Le propos est alléchant, en phase avec les problématiques contemporaines,

L’annonce ;

37 artistes venus des cinq continents présentent le fruit de leur réflexion sur les différentes questions et les enjeux liés directement ou indirectement à l’alimentation : conséquences des changements climatiques, empoisonnement des produits agricoles, écarts dans la distribution des aliments, préservation des sols, choix des aliments, cuisines et rituels de table.Parmi eux, cinq plasticiens ont réalisé des installations originales à partir des collections du MuCEM. L’ensemble crée un dialogue pluridisciplinaire intégrant des œuvres historiques et contemporaines ainsi que des objets du quotidien. Un projet de Art for the World.

(source ; site du MUCEM)

L’expérience ; Comme souvent dans l’art contemporain, il faut voir pour savoir si le ramage est à la hauteur du plumage.

Le contenu ne s’est pas révélé, pour moi, à la hauteur des attentes. Des œuvres d’artistes contemporains, proposes comme des paquets de frites – avec peu de décryptage – me donne toujours l’impression que le gagnant de l’histoire est l’artiste et le commissaire d’exposition, peut-être les invites au vernissage, si le buffet était une arty-food-performance. Mais le public, marseillais, ou d’ailleurs, qu’y trouve-t-il ? J’ai vu..

Une entrée en forme de rayons de supermarchés de junk-food – oui bien sûr c’est du second degré pour dénoncer avec une video qui dénonce –

Des accumulations d’objets qui me font terriblement penser au MIAM (Musée International de l’Art Modeste de Sète, et qui là-bas, sont pertinentes dans leur contexte)

Un mètre cube d’ail de Mircea Cantor, en décomposition, surement un clin d’oeil arty au Sud

Des sacs suspendus de canettes – c’est vrai que lors de ma visite, les éboueurs marseillais étaient en grève, la ville est sous cet angle, une exposition géante

Une video de la “grande” performeuse Marina Abramovic, qui pleure sur le sort de l’artiste en croquant un oignon,..

Heureusement, au milieu de ces propositions sans poésie, ni humour, ni vie, j’ai trouvé quelques pépites ;

Les photos de Ymane Fakhir, racontent la tradition familiale culinaire, notamment le passage des recettes de mère en fille, dans une très grande sobriété volontaire,en blanc, au delà de l’ehtnographie

Les photos de Rhaghubir Sing, qui montrent un instanté contemporain et coloré de l’Inde et son rapport à la nourriture

La fresque satyrique de Dan Perjovschi qui clôt l’exposition, rassemble critique, humour, interpellation, facile d’accès et sans être facile tout court

 

 

Untitled

La fin est bien meilleure que le début, et pour ces 3 œuvres, je ne regrette pas ma visite.

Le meilleur est-il ailleurs ?

Autour de l’exposition, une très intéressante initiative des chefs de l’association table 13. De leur visite à l’exposition, ils retiennent une ou deux œuvres et imaginent un plat Et c’est finalement par le regard de ces chefs que j’ai rencontré profondeur, poésie, et emotion.

Et je vous conseille de commencer par la table- 13 !

les chefs table 13 revisitent l’exposition food