Carnet de voyage gourmand

Gâteaux d’ailleurs, Pentecôte

Pendant  des siècles, les gâteaux ont une dimension symbolique et culturelle, en suivant le calendrier des fêtes religieuses et des grands moments  de la vie des hommes .
Une exposition à la Villette, puis un livre en 2000, a dévoilé les faces cachées de ces gâteaux figuratifs :    « Le diable sucré – gâteaux, cannibalisme, mort et fécondité », de  l’ethnologue Christine Armengaud. Elle a parcouru l’Europe entière afin de recueillir ces traditions pâtissières populaires aujourd’hui menacées de disparition et a mis en lumière les croyances, les rites, les modes de vie liés à ces gâteaux .

En ce week-end de Pentecôte, j’ai découvert vers Marseille une parfaite illustration, le « colombier ».

La Ciotat, mai 2008
 

Dans les vitrines des pâtisseries d’Aix en Provence, je vois  des rangés « des colombiers », à l’air délicieusement désuet, pas vraiment dans le tendance des gâteaux du XXI° siècle !

Devant la vitrine d’un pâtissier de la Ciotat, tout commence à s’éclaircir avec une petite affichette mise dans la vitrine , pour les touristes probablement : Le colombier est un gâteau de tradition (provençale)  dont la symbolique est l’unification de la Grèce antique  et de Marseille. Une autre explication : gâteau de la paix, cachant en son coeur une  fève colombe.

Une passante locale me livre le l’explication : ce gâteau d’amande et de fruits confits, qui n’a pas besoin d’être conservé au froid, s’emportait au « cabanon » ou pour les déjeuners sur l’herbe de Pentecôte.