joyeuses recettes festives !
Quelques recettes à chanter, quelques recettes enchanteuses (dans leur savoureuse orthographe de l’époque), tirées du Dictionnaire du désir de la bonne chère
Avec les recettes musicales du Festin joyeux (1738) de J. Lebas,
Alan Jones, réalisations musicales de Jeremy Barlow,
Editions Honoré Champion (voir la critique détaillée)
Accompagnements pour les hors d’œuvre
Sur l’Air : Vous brillez seule dans ces retraites
Les melons font l’entrée de table,
Huitres à l’écaille est un mêts friand,
Le service est agréable,
De l’écaille,
De l’écaille,
Ouverte à l’instant.
Salade cuite
Sur l’Air : Vous brillez seule dans ces retraites
Des anchois & rouges betteraves,
Rôties de pain, capres & petits oignons,
Le cerfeuil, tout nous engage,
Qu’ils soient cuits,
Qu’ils soient cuits,
Petits champignons.
Voyez ici laitues romaines,
Ciboulette, cerfeuil, estragon,
Dressées dans une porcelaine,
Arrivée,
Arrivée,
De l’isle du Japon.
Paté chaud de lapins ou pigeons
Sur l’Air : le Seigneur Turc a raison
Dressez votre pâté en rond,
Et de bonne mine,
Pilez des foyes dans le fond
Avec peu d’herbes fines :
Rangez tout de son long
Votre lapin, ou le pigeon,
Comme en une terrine.
Mettez des crêtes, des ris,
Du lard, de l’épice,
A petit feu qu’ils soient cuits,
Servir très chaud que l’on puisse,
Sentir son fumet exquis,
Quand on mangera le hachis,
Du fond de l’édifice.
Boudin blanc
Sur l’air : « Laissez paître vos bêtes »
Le blanc d’une volaille
Qui soit à la broche roti,
Hachez comme la paille,
Mie de pain parmi :
Reprise :
De la panne aussi de cochon,
Du poivre, du sel, un jus d’oignon,
Clou, muscade & du lait bien bon,
Sans que rien n’y domine,
De la sariette et du thin,
Coriandre, herbe fine
Et basilique enfin.
À la reprise de l’Air :
Mettez au feu sur les fourneaux,
Jusqu’à ce que le lait soit chaud,
Et puis laissez-le en repos,
Ensuite qu’on l’arrose
De cinq ou six œufs bien battus,
Et puis après repose
Un bon quart d’heure tout au plus.
À la reprise de l’Air :
Après quoi comme vous voudrez,
Vos boudins vous façonnerez,
Dans la chaudière les cuirez
Avec de l’eau bien nette,
Vous mettrez du sel et du lait,
Quelques oignons qu’on y jette,
Et le boudin et fait.
Cresme au chocolat
Sur l’Air « quand le péril est agréable »
Le chocolat on le fait fondre,
Avec du lait dessus le feu ;
Du sucre ajoutez quelque peu
Avant de le morfondre.
Surtout mettez-y je vous prie,
Six ou huit jaunes d’œufs bien frais,
Ce que vous ferez cuire après,
Tout doux au bain-marie.